Audric DODEL a rejoint l'équipe en septembre dernier comme Chargé de Développement de SocialCOBizz.A cette occasion, nous lui avons donc posé cinq questions.
Audric, peux-tu te présenter, nous dire qui tu es ?
J’ai 23 ans, je suis en dernière année à GEM (Grenoble Ecole de Management), l’école de commerce de Grenoble, et j’ai rejoint SocialCOBizz en septembre dernier.
A mon arrivée dans l’école après deux ans de prépa, j’ai intégré l’association ImpAct, l’association d’entrepreneuriat social et de développement durable de l’école. J’y ai découvert à la fois un secteur porteur de sens et très dynamique dans lequel je pouvais me projeter (l’entrepreneuriat social et l’ESS) et la nécessité de réinventer un paradigme économique et social. J’ai donc commencé à construire mon projet professionnel dans ce sens et j’ai pu valider ces ressentis (la nécessité de trouver du sens dans mon travail, d’exercer une activité à impact et mon intérêt pour l’ESS et l’entrepreneuriat social) lors de mon année de césure. J’ai effectué un stage chez BimBamJob, start-up sociale d’insertion professionnelle, et un autre pour l’association Premier Pas de sensibilisation au handicap en entreprise.
Cette année j’effectue donc un master 2 spécialisé en Innovation pour une Transition Durable, en alternance au sein de SocialCOBizz !
Pourquoi as-tu choisi de venir chez SocialCOBizz
Je pense que SocialCOBizz représente pour moi le cadre idéal pour achever ma formation.
L’offre m’a été recommandée par mon ancienne manager (chez BimBamJob) et à ce moment-là, je ne connaissais pas la structure et avais très peu entendu parler de Joint-Venture Sociale ou autres formes de partenariats structurants à impact (lorsque je parle de partenariats, j’entends-là un terme qui regroupe ceux de collaborations, coopérations, alliances, etc., qui sont co-construits par les acteurs impliqués). J’ai pourtant été très rapidement enthousiasmé par l’opportunité.
Ce qui m’a d’abord plu, c’est la possibilité d’avoir des responsabilités et des missions très polyvalentes au sein d’une association jeune, en pleine croissance et œuvrant pour la construction d’une société plus inclusive. Ensuite, j’ai rapidement eu envie d’en apprendre plus sur les modèles en eux-mêmes des Joint-Venture Sociales et des partenariats à impacts, dont le côté innovant et le potentiel m’ont attiré. Et puis en rejoignant SocialCOBizz, je rejoignais également Ares (structure d’Insertion par l’Activité Economique), cofondateur de SocialCOBizz (avec Vitamine T et Investir&+), puisque nous travaillons dans leurs locaux. Je connaissais la structure de nom et en avais entendu beaucoup de bien. C’était intéressant et rassurant puisque je rejoignais ainsi une entreprise et une équipe plus grande dont la mission sociale me plaisait également beaucoup. Il s’avère qu’en plus de tout cela, les transformations internes d’Ares (vers un modèle d’organisation libérée notamment) sont passionnantes à observer et à vivre !
C’est à peu près à la même période que mon école a annoncé l’ouverture d’un nouveau master (Innovation pour une Transition Durable donc) sur des thématiques qui me passionnent et en lien avec ce que j’allais rencontrer en rejoignant SocialCOBizz.
Les conditions pour que ma dernière année soit réussie étaient donc réunies, il ne restait plus qu’à convaincre l’équipe de SocialCOBizz de me recruter en alternance...
Concrètement, quelles sont tes missions ? Quels sont tes challenges ?
Comme bien souvent, petite équipe ajoutée à développement rapide entrainent des responsabilités et des missions polyvalentes. Au sein de SocialCOBizz, je suis Chargé de Développement et j’accompagne donc Claudine Leclerc (Directrice de l’association) dans le développement de l’activité. Concrètement, cela signifie du développement commercial, de la recherche de partenaires et de subventions, et de la communication. Je participe également à la réalisation opérationnelle de certaines missions d’accompagnement de co-constructions à impact !
Mon principal challenge découle directement de mes missions : parvenir à jongler efficacement entre toutes ces casquettes et à prioriser correctement pour suivre le rythme. D’autant plus que le cœur de métier de SocialCOBizz (accompagner le développement et la mise en œuvre de partenariats à impacts, notamment sous forme de Joint-Venture Sociale) est nouveau pour moi et même assez nouveau tout court. Il me faut donc bien cerner les mécanismes, les enjeux et les implications de ces nouveaux modèles. Ajoutez à cela que je n’ai jamais eu d’expérience en conseil auparavant - je dois donc apprendre les bonnes pratiques et les réflexes du consulting - et que je travaille en même temps au sein d’Ares, que je m’efforce aussi à découvrir et à comprendre : l’apprentissage est riche ! On ne s’ennuie pas, et honnêtement c’est passionnant.
En ce début d’année, nous avons mené à bien la majorité de nos missions d’accompagnement en cours, ce qui nous permet de nous concentrer sur des projets à plus long-termes, comme la structuration de nos process (obligatoire avec la croissance de l’association), nos ambitions de développement, l’amélioration de notre pack méthodologique libre d’accès, la formalisation de notre démarche de R&D, et de lancer correctement l’année 2020 pour laquelle nous avons des objectifs élevés !
Comment vois-tu l'avenir des partenariats ?
A nouveau, ma connaissance de ces mécanismes et dynamiques est récente. Ce qui m’apparait de manière assez évidente, c’est que ce sont des sujets montants : ils concernent et intéressent tous les acteurs (tant publics que privés) et sont de plus en plus souvent mentionnés. Le contexte est plutôt incitatif (événements et projets majeurs tels que le Grand Paris, les JO Inclusifs 2024, etc.) et le potentiel de ces solutions semble faire consensus (l’ODD 17 de l’ONU encourage les partenariats pour la poursuite des autres objectifs).
De mon point de vue, puisqu’il est nécessaire d’effectuer une transition environnementale et sociale de manière urgente, de repenser notre organisation sociale, économique et politique, « faire ensemble », co-construire des solutions au service de l’intérêt commun des acteurs me semble tout indiqué. Les partenariats à impact sont donc pour moi un des mécanismes incontournables à mettre en place !
Cependant, la logique de partenariat en tant que telle n’a rien de révolutionnaire. Ce qui me semble important, ce sont les raisons pour lesquelles des acteurs économiques décident de s’engager dans une logique partenariale. Quels sont leurs objectifs ? De quelle manière s’y prennent-ils ? Jusqu’où veulent-ils et peuvent-ils travailler ensemble sans compromission ? Comment ces partenariats peuvent-ils être les plus engageants possibles pour effectuer une transition écologique et sociale à la hauteur des défis actuels ?
Les Joint-Venture Sociales et plus généralement les partenariats à impact ont le potentiel de répondre de manière plus durable et inclusive à des enjeux des entreprises « classiques » et des acteurs de l’ESS, en créant des synergies, en favorisant l’innovation sociale et en transformant petit à petit de l’intérieur les modèles. Je pense que ce sont des solutions très intéressantes car l’effet de levier peut être important, encore une fois à condition que les acteurs s’y engagent pour les bonnes raisons et de la bonne manière (lesquelles sont à déterminer et améliorer continuellement). C’est pour cela, à mon sens, que nous avons besoin d’acteurs tels que SocialCOBizz, qui réalisent à la fois des programmes de recherche sur le sujet et qui sont en capacité d’accompagner concrètement les acteurs qui s’engagent dans ces démarches du fait de leur propre expérience terrain éprouvée.
Le modèle est d’autant plus intéressant que le résultat pourrait être à la fois une montée en puissance des acteurs de l’ESS et une transition des entreprises « classiques » vers des entreprises dites contributives, qui impactent de manière positive leur territoire.
Il reste encore du temps avant que cela ne soit la norme. Par exemple, pour revenir sur un sujet qui me concerne directement, on sait que la formation aux enjeux environnementaux et sociaux et l’enseignement de la transition sont des enjeux essentiels. Dans mon master, nous sommes 28 étudiants (plus petite promotion des différents masters en alternance…) et nous avons tous choisi cette spécialisation. Nous sommes donc tous sensibilisés à ces enjeux, à minima intéressés par ces enjeux et avons la volonté de nous former et d’explorer les différentes solutions, innovantes, possibles pour y répondre. Pourtant, lors d’un cours intitulé How firms respond to sustainability issues – The collaborative part of the solution, on nous a parlé d’achats responsables et inclusifs, de bonnes relations avec ses fournisseurs, etc. Ce sont certainement des mécanismes intéressants et importants. Mais nous ne sommes pas allés plus loin, nous n’avons pas du tout abordé des formes de collaborations plus engageantes, plus structurantes, telles que les Joint-Venture Sociales par exemple. On se rend donc bien compte que le chemin à parcourir reste conséquent, même dans des filières dites engagées. C’est pour cela que nous avons besoin d’initiatives telles que le Campus de la Transition (qui travaille entre autre sur la définition du socle commun d’enseignement de la transition) ou encore le collectif étudiant Pour Un Réveil Ecologique (qui outille et accompagne les étudiants pour faire intégrer l’enseignement de la transition dans leurs établissements).
Et c’est aussi pour cela, comme je le disais plus haut, que l’on a besoin d’acteurs tels que SocialCOBizz qui possèdent l’expertise et font la promotion du modèle - de manière raisonnée, exigeante et proactive. Nous sommes d’ailleurs en train de travailler sur de nouveaux formats d’événements inspirants en partenariat avec d’autres acteurs de l’ESS !
L’équipe SocialCOBizz www.socialcobizz.com