Sur ce blog, nous parlons de Joint-Ventures Sociales mais aussi de modèles dont les logiques de fonctionnement sont proches. C’est le cas par exemple de l’article que nous avions consacré à la participation croisée entre Vitamine T et Renewi qui a donné le partenariat entre Envie 2e Nord et Coolrec France à Lesquin, qui a une activité économique de DEEE support de l’insertion sociale et professionnelle de personnes éloignées de l’emploi.
Aujourd’hui, nous vous parlons de microStart, qui est un cas très intéressant, se structuré aussi de façon différente –comparé aux JVS « classiques » qui sont la plupart du temps structurées sous la forme de sociétés par action simplifiées.
La structure et ses objectifs
Créé en Belgique en 2010 par l’Adie (association française reconnue d'utilité publique qui aide des personnes exclues du marché du travail et du système bancaire classique à créer leur entreprise grâce au microcrédit), BNP Paribas Fortis et le Fonds Européen d’Investissement, avec depuis 2014 AG Insurance comme nouvel actionnaire, microStart est le principal acteur du microcrédit professionnel dans le pays.
Microstart se structure comme un groupe d’entreprises sociales, avec pour vision que « chaque homme et chaque femme, quel que soit son niveau d’éducation, son revenu, son patrimoine, son origine ou sa situation sociale, dispose d’une capacité créatrice et d’un droit inaliénable à l’initiative économique qui lui permettent de prendre son destin en mains. »
MicroStart se donne trois objectifs : (1) Financer les micro-entrepreneurs exclus du système bancaire et plus particulièrement les allocataires du revenu d’intégration dans des zones urbaines défavorisées; (2) Apporter un accompagnement adapté aux micro-entrepreneurs comme l’éducation financière, l’aide juridique et l’appui à la formalisation ; (3) Contribuer à l’amélioration de l’environnement de la création d’entreprises pour les publics en difficulté.Pour cela, la structure se compose de deux entités juridiques : microStart SCRL-FS qui assure la distribution des services financiers ; microStart support asbl qui assure les services d’accompagnement. Chaque structure dispose d’un Conseil d’Administration composé d’institutions pour microStart SCRL-FS et de personnes physiques pour microStart support asbl.
Microstart peut aussi compter sur 180 collaborateurs dont 150 coaches bénévoles et 30 salariés (credit advisors, managers, training manager, risk manager, operational managers, CEO, etc.)
Quels résultats ?
En 2014, la Vlerick Business School avait réalisé une étude cherchant à révéler les impacts de microStart. Trois ans plus tard, les résultats des études de KPMG et VISES viennent renforcer les résultats positifs constatés auparavant.
L’étude de Vlerick étudiait : (i) l’insertion des microentrepreneurs financés par microStart, (ii) la pérennité des entreprises créée et (iii) les retombées pour les pouvoir publics. Celle de KPMG s’intéressait à caractériser le business model de microStart pour calculer son social return on investment (SROI). Face à cela, l’étude de VISES voulait compléter les résultats de l’étude de KPMG par un travail d’enquête qualitative via une vingtaine d’entretiens auprès de clients de microStart.
Les statistiques fournies par microStart montrent que :
- 68% sont nés à l’étranger ; - 41% étaient au chômage avant de démarrer ; - 67 % n’ont pas fait d’études supérieures ; - 20% ont moins de 30 ans et 20 % plus de 50 ans. Six ans après création de microStart, les résultats dans les grandes lignes sont les suivants : - Le taux d’insertion est de plus de 84% après deux ans - Le taux de pauvreté passe de 82% à 56% - Les revenus ont augmenté de 9,5% après obtention du microcrédit - Le taux de pérennité des entreprises créées depuis 12 mois lors du premier contact avec microStart est de 75% - Chaque micro-entrepreneur crée 1,6 emploi en moyenne - Le calcul du SROI montre que 1 euro investi en rapporte 4 à la collectivité